La collimation ou comment régler son télescope

La collimation d’un télescope, c’est le nom que l’on donne aux réglages que l’on effectue pour aligner les miroirs le plus parfaitement possible. Ce n’est pas nécessairement quelque chose que l’on fait dès la réception du télescope puisqu’ils sont quasi systématiquement collimatés à leur sortie d’usine.

Toutefois, une collimation n’est pas éternelle et il est recommandé de l’effectuer régulièrement, voire même très régulièrement. En réalité, il faudrait théoriquement l’effectuer avant chaque utilisation de votre appareil, dans l’idéal. On peut préciser que la collimation dure plus longtemps pour les lunettes astronomiques que pour les télescopes.

Un télescope non collimaté signifie donc que les miroirs sont mal alignés et donc que la lumière ne se concentre pas sur un seul point. Autrement dit, l’image qui va sortir dans l’oculaire sera floue. Effectuer une collimation c’est donc se prémunir de ce flou potentiel et s’assurer que la qualité de vos observations sera optimale.

Le principe de collimation

Une collimation, ça peut sembler technique et compliqué mais vous allez vite vous rendre compte qu’il s’agit d’une manipulation simple, que tout le monde peut réaliser et qui ne demande au final que patience et minutie.

Si l’on prend l’exemple d’un télescope Newton (qui constitue la majorité des télescopes d’entrée de gamme) et qui est donc constitué de deux miroirs (un miroir primaire et un miroir secondaire), la collimation consistera donc à aligner ces deux miroirs.

Intérieur d'un télescope Newton
Le fonctionnement d’un télescope Newton avec ses 2 miroirs

Sur un télescope Newton donc, la lumière entre à l’avant du tube, va se réfléchir sur le miroir primaire puis sur le miroir secondaire pour au final sortir de l’oculaire.

S’équiper pour effectuer une collimation

Pour vous lancer dans une collimation, il faudra vous équiper d’un tournevis cruciforme, d’une clé Allen de 2 mm, ainsi que d’un oculaire de collimation.

Sur ce dernier point, il existe en réalité trois possibilités, avec toutes le même rendu final :

  • Un laser de collimation
  • Un oculaire de collimation (on parle aussi de Cheshire)
  • Un oculaire de collimation, fait maison au prix d’un peu de bricolage

Les lasers de collimation sont des outils tout à fait viable mais qui nécessitent parfois eux-mêmes d’être collimatés. Pour cette raison, on leur préfère généralement des oculaires de collimation qui eux ne nécessitent aucun réglage.

Un oculaire de collimation coûte dans les 50 euros environ si vous ne voulez vous éviter tout bricolage. Sinon, vous aurez plusieurs possibilités pour en construire un. Les deux plus courantes consistent à :

  • Utiliser un vieux tube de pellicule photo puis de le percer aux deux extrémités avec une perceuse : avec un forêt de 2 cm (20 mm donc) dans le fond du tube et avec un forêt de 2 mm sur le couvercle du tube (en son stricte centre !).
  • Ou à percer directement dans le couvercle du porte oculaire avec un forêt de 2mm en son centre.
OculairesOmegon Oculaire de collimation DeluxeOmegon Oculaire de collimationCelestron Cheshire - Oculaire 31,75 mm
FabricantOmegonOmegonCelestron
ImageOmegon Collimation DeluxeOmegon CollimationCelestron Cheshire
Type de télescopeNewtonNewtonNewton et Schmidt-Cassegrain
Taille de l'oculaire1,25 pouce (standard)1,25 pouce (standard)1,25 pouce (standard)
CommentairesSes dimensions sont parfaitement adaptées pour vous permettre d'évaluer les deux miroirs avec une bonne qualité d'image, sans vignettage.Entièrement en métal, il sera plus robuste que la gamme inférieure. Sa réticule en croix facilitera par ailleurs vos collimations.La précision sera maximale au niveau du rendu. Par ailleurs, si vous souhaitez investir sur du long terme, ce Cheshire est également utilisable sur des télescopes de type Schmidt-Cassegrain.
Prix recommandé34,90 euros49,90 euros78 euros
Liens d'achatChez Astroshop
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Effectuer la collimation sur un télescope Newton

Première étape quand on se lance dans une collimation : on met son télescope à l’horizontal. Non pas qu’il soit impossible de réaliser une collimation autrement, mais cela nous évite des accidents potentiels et notamment d’endommager le miroir primaire en faisant tomber des objets au fond du télescope.

On enlève ensuite le cache du télescope, puis on place son oculaire de collimation (acheté ou fait maison donc, cela revient au même) dans le porte oculaire.

Si vous regardez dans l’oculaire, vous devriez apercevoir un grand cercle de lumière : c’est le miroir primaire, un petit cercle noir au centre, c’est le contour du miroir secondaire et tout au centre un point noir, c’est l’oculaire.

On a donc deux miroirs à régler. Pour régler le miroir primaire, il vous faut jouer avec les vis de réglage situées à l’arrière du télescope pour faire en sorte de centrer le tout. Assurez-vous de bien apercevoir les 3 supports (ou 6 parfois) du miroir et que l’ensemble se voit, le tout en étant bien centré.

Collimation réussie
Exemple de collimation réussie : on aperçoit bien les 3 supports du miroir primaire et tous les éléments sont bien centrés

Vous pouvez faire de même avec le point au centre en jouant avec les 3 vis du miroir secondaire. Pour cela, vous aurez besoin d’une clé Allen.

Attention à ne pas toucher les miroirs avec vos doigts ou des outils : un miroir rayé c’est difficile voire impossible à réparer !

Comparaison collimation ratée et réussie
On remarque à gauche que le point n’est pas centré, signe d’une collimation optimale : l’image risque d’être floue ! A droite, tout est centré et la collimation est réussie.

Une collimation, comme annoncé, ce n’est pas nécessairement technique, c’est surtout une affaire de patience. Avec le temps, vous allez prendre le coût de main et la collimation ne vous prendra plus que quelques minutes seulement. Prenez en tout cas le réflexe de l’effectuer régulièrement, pour vous assurer une qualité d’image optimale lors de vos séances d’observation.