Le robot Perseverance de la NASA, qui s’est posé sur Mars le 18 février 2021, a établi une avancée scientifique majeure en créant de l’oxygène à partir de dioxyde de carbone, élément qui constitue à 96% l’atmosphère de la planète rouge.
C’est la première fois dans l’histoire de l’exploration spatiale que des ressources issues de la surface d’une autre planète que la Terre sont utilisées et transformées en une matière utile pour des missions humaines. Ce que n’a pas manqué de préciser le responsable de la mission Jeffrey Hoffman en rajoutant qu’il s’agissait d’un “moment historique”.
MOXIE, reçu 7 sur 7
MOXIE est le nom du petit instrument à l’origine de cette transformation. Le Mars Oxygen In-Situ Resource Utilization Experiment (MOXIE donc) a fonctionné, avec succès, à 7 reprises d’affilée. A chaque utilisation, il a pu générer en une heure l’équivalent de 6 grammes d’oxygène, soit autant qu’un petit arbuste sur Terre.
MOXIE a été testé sous différentes conditions, que ce soit le jour ou la nuit ou encore au cours des 4 saisons de la planète. On estime qu’une machine 100 fois plus grande que MOXIE pourrait générer assez d’oxygène pour permettre à de futures missions de s’installer directement sur Mars.
L’oxygène, matière cruciale
L’oxygène est évidemment une matière cruciale pour respirer mais présente de nombreux autres avantages. Un humain adulte consomme en moyenne 35 grammes d’oxygène par heure : cela paraît ainsi tout à fait plausible à générer.
Le premier étant la place que cela pourrait libérer au sein des navettes spatiales puisque l’oxygène est un des éléments les plus volumineux à transporter.
Outre l’espace, les carburants des navettes spatiales sont également en grande partie constitués d’oxygène. Par exemple les navettes Raptor de SpaceX utilisent du methalox (un mélange de méthane et d’oxygène liquide). Ce pourquoi l’entreprise prévoyait de générer du méthane directement sur la planète rouge en vue de futures missions.
Et après ?
Il est trop tôt pour se prononcer sur la suite des événements. Maintenant, on peut laisser aller notre imagination à divers scénarios de sciences fiction. Le très décrié Elon Musk annonçait par exemple qu’il serait possible dans le futur de délocaliser des industries polluantes dans l’espace.
La terraformation de Mars semble, elle, bien plus compliquée à imaginer. En effet, la planète ne possède pas de champ magnétique, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux vents solaires notamment. Toutefois, son exploration avancée semble de plus en plus réaliste et nul doute que les scientifiques de la mission ont déjà des milliers d’idées à ce sujet.