Si l’on vous dit que deux nouvelles exoplanètes ont été détectées à 33 années lumières de la Terre, cela peut paraître particulièrement lointain. Evidemment, dans l’espace toutes les proportions sont gigantesques. La sonde Voyager 1 par exemple qui parcourt l’espace à la vitesse de 61 500 km par heure n’est “qu’à” 21 années lumières de la Terre, et ce malgré le fait qu’elle voyage depuis 44 ans.

Ce qui rend cette découverte particulièrement intéressante c’est le fait que ces 2 planètes font partie d’un système multi planètes (à l’instar du système solaire donc) et qu’il s’agit là du système multi planètes le plus proche de notre système solaire.

Au centre de ce fameux système, se trouve une naine rouge dénommée HD 260655 et plusieurs planètes dont le nombre reste à déterminer mais notamment 2 planètes rocheuses (ou telluriques) d’une taille similaire à la Terre.

Un espoir de vie extra terrestre ?

Coupons tout de suite court au suspens, la probabilité pour que ces dernières soient habitables est très faible voire nulle puisque leurs orbites respectives sont trop proches de la naine rouge. Les températures locales sont ainsi probablement bien trop élevées pour que ces dernières puissent contenir de l’eau à l’état liquide (respectivement 818 degrés et 548 degrés). S’il fallait les comparer, on pourrait parler d’une surface telle que celle de Vénus, qui est également une planète tellurique et dont la température au sol est de 462 degrés.

L’espoir que suscite cette découverte se trouve en réalité ailleurs : cette fameuse proximité avec la naine rouge, particulièrement lumineuse, les rend elles-mêmes particulièrement éclairées et donc plus facile à étudier. La possibilité de les observer avec précision permettra de déterminer leurs propriétés, leurs compositions et tout signes d’atmosphères éventuelles. En réalité, ces deux planètes pourraient même devenir le meilleur terrain d’étude connu aujourd’hui, pour tout ce qui concerne les atmosphères d’exoplanètes.

Ces planètes possèdent-elles des atmosphères riches et volatiles ? Va-t-on y trouver des traces d’eau ou de carbone ? Tant de questions qui apporteront des informations précieuses sur ces fameuses exoplanètes.

Une découverte rapide

Ce système multi planètes a été détecté par la NASA et plus spécifiquement le satellite TESS dont c’est la mission principal. Ce dernier étudie en effet les étoiles les plus brillantes et les baisses de luminosité de ces dernières pour en déduire la présence éventuelle de planètes.

Les données envoyées par le satellite demandent en théorie plusieurs années avant d’être traitées mais grâce à des archives de plus en plus complètes, et à une collaboration avec une mission complémentaire qui étudiait également la naine rouge HD 260655, ce processus a pu être considérablement raccourci à environ 6 mois.

Le nombre exacte de planètes que contient le système multi planète reste à déterminer mais il ne serait pas étonnant qu’il en contienne d’autres. Il est fréquent que ces systèmes contiennent 5 ou 6 planètes, surtout quand elles sont de petites tailles comme ici. En étant optimiste, d’après un des membres de l’équipe qui a fait cette découverte, on pourrait – avec de la chance – en trouver une dans la zone habitable, à savoir la bonne distance d’orbite permettant potentiellement d’accueillir la vie. Beaucoup de “si”, mais une possibilité à ne pas exclure pour le moment.

Source : https://news.mit.edu/2022/multiplanet-system-nearby-0615