C’est l’exploit réalisé par le Very Large Telescope (VLT), un des plus grands télescopes du monde, situé au Chili et géré par l’ESO (l’Observatoire Européen de l’hémisphère Sud).
Il s’agit d’une photo de l’étoile Antares, une supergéante rouge située dans la constellation du Scorpion. L’image peut pourtant paraître floue, mais il faut mettre en perspective le fait que cette étoile se situe à 550 années lumières de la Terre (soit plus de 5 trillions de kilomètres !).
Imaginez-vous qu’une étoile capturée par le télescopes James Webb, le plus puissant au monde actuellement, mesure moins d’un pixel de diamètre. Ainsi, pour avoir une photo de cette qualité prise par un seul appareil, il faudrait que ce dernier ait un diamètre de plus de 200 mètres, ce qui n’existe évidemment pas aujourd’hui.
Cela a malgré tout été rendu possible grâce au VLT qui est un ensemble de 4 grands télescopes. Ces 4 télescopes de 8,2 mètres de diamètres ont été pointés vers cette même source pour capter les données de lumières envoyées. Données ensuite combinées pour simuler un seul grand télescope. Ce procédé porte le nom d’interférométrie.
Antares est une étoile fascinante, qui arrive en fin de vie. Sa masse est environ 14 fois supérieure à celle du Soleil mais son volume plus d’un milliard de fois supérieur. Si l’on remplaçait le Soleil par Antares, sa surface se situerait entre Mars et Jupiter, englobant ainsi la Terre.
C’est probablement la meilleure image d’une étoile (hors Soleil) que l’on aura avant longtemps. Pour faire mieux, on pourrait imaginer plusieurs scénarios mais dans un futur très lointain, une multitude de télescopes spatiaux et l’utilisation de la technique d’interférométrie (à l’instar de celle utilisée ici) permettrait d’avoir des clichés exceptionnellement qualitatifs (imaginez un télescope avec une ouverture de plusieurs kilomètres !). Il faudra malheureusement probablement patienter des dizaines d’années pour en arriver jusque là.