Comment observer la Lune ?
Prendre un télescope pour observer la Lune, c’est un peu comme prendre un microscope pour examiner un tableau : on y voit beaucoup plus de détails qu’à l’oeil nu ou qu’avec des instruments plus légers. Les cratères, les montagnes, les vallées et les plaines se détachent avec netteté et les paysages ombragés de notre satellite (lorsqu’elle est observée au premier ou dernier quartier) sont particulièrement splendides.
Pour autant, apprendre à connaître la Lune ne requiert pas de matériel spécifique, juste de la curiosité et un ciel peu nuageux.
Géographie de la Lune
La Lune n’est pas un grand globe désert. C’est au contraire un terrain fascinant, empli de mers, de cratères et de bien d’autres surprises (le X lunaire ou encore Rupes Recta par exemple). Avant de l’observer, apprenons à connaître la géographie de la Lune ensemble !
Les phases de la Lune : croissant, quartiers et pleine lune
Saviez-vous que la Lune est visible de jour comme de nuit ? Évidemment, on la voit mieux la nuit car la lumière du Soleil la rend moins visible.
La Lune tourne autour de la Terre, d’où son nom de satellite de la Terre. On ne voit ainsi pas toujours la même face : on voit une de ses face puis l’autre, c’est ce qu’on appelle les phases de la Lune.
Ces différentes phases portent des noms :
- Nouvelle Lune : la Lune est invisible à l’oeil nu car elle se trouve dans l’ombre de la Terre.
- Premier croissant : seule une petite fraction de la Lune est visible. On distingue un C à l’envers.
- Lune gibbeuse (croissante) : la Lune est presque entièrement visible. Ne manque que son dernier croissant.
- Pleine Lune : on aperçoit toute la surface visible de la Lune. C’est le meilleur moment pour l’observer de jour !
- Lune gibbeuse (décroissante) : à l’instar de la Lune gibbeuse croissante, on distingue presque l’entièreté de cette dernière. Seule sa partie droite est de plus en plus ombragée pour masquer le 1er croissant.
- Dernier quartier (ou 2ème quartier) : on n’aperçoit que la moitié gauche de la Lune.
- Dernier croissant : à l’inverse du premier croissant, le C est cette fois à l’endroit.
Ce cycle lunaire dure 29,5 jours : c’est pour cette raison que le calendrier lunaire est toujours plus court que le calendrier calendaire.
Calculer le cycle lunaire
Le calcul des cycles lunaires est malheureusement plus complexe qu’il peut en avoir l’heure. La moindre erreur, y compris sur une décimale, peut engendrer des décalages de plusieurs jours. Un simple conseil : à l’heure d’Internet, référez-vous à des calculs pré-établis que vous trouverez aisément sur Internet.
A titre d’informations, les pleines Lunes de 2022 sont prévues aux dates suivantes :
- 18 janvier 2022 à 00h48
- 16 février 2022 à 17h56
- 18 mars 2022 à 08h17
- 16 avril 2022 à 20h55
- 16 mai 2022 à 06h14
- 14 juin 2022 à 13h51
- 13 juillet 2022 à 20h37
- 12 août 2022 à 03h35
- 10 septembre 2022 à 11h59
- 9 octobre 2022 à 22h54
- 8 novembre 2022 à 12h02
- 8 décembre 2022 à 05h08
L’influence de la Lune sur la Terre
La Lune a toujours suscité les superstitions, parfois de manière justifiée.
Par exemple, à votre avis, la Lune a-t-elle une influence sur la floraison de votre jardin ? Et bien oui et non. Cette influence est somme toute relative et consiste principalement à attirer plus de butineurs les soirs de pleine Lune, ce qui encourage certaines plantes et fleurs à s’ouvrir davantage ces fameux soirs.
Outre le jardin, la Lune influence-t-elle votre sommeil ? Les scientifiques ont longtemps hésité sur cette question et là aussi, la réponse est… oui et non ! En ville par exemple, la Lune n’aura aucun impact sur la qualité ou la durée de votre sommeil. Dans des zones plus sombres par contre, il se peut que la lumière plus importante générée par la pleine Lune raccourcisse votre sommeil de près d’1h30 par rapport aux phases où elle est plus effacée.
La Lune et les marées sur Terre
Si la Lune tourne autour de la Terre, c’est parce que la gravité de notre planète la maintient en orbite. Mais la force d’attraction est en réalité mutuelle, et la Lune exerce elle aussi une force sur la Terre : cette force est bien plus légère que celle exercée par la Terre. Ainsi, la Terre ne bouge pas en fonction de la Lune.
Toutefois, les océans, eux, sont touchés par cette force et par le phénomène des marées.
Le rythme des marées coïncide avec la rotation de la Lune autour de la Terre : ces dernières ont en effet lieu toutes les 12h environ. Les côtés de la Terre qui se situent en ligne avec la Lune seront en marée haute tandis que les zones perpendiculaires seront, elles, en marée basse. A chaque quart de rotation de la Terre, les zones de marées sont ensuite inversées.
Quand observer la Lune
La Lune a deux phases principales. On parle de Lune croissante et de Lune décroissante.
Lorsqu’elle est croissante, elle aura tendance à être visible l’après-midi et le soir tandis que dans ses phases décroissantes, elle sera visible en fin de nuit et la matinée.
La phase croissante de la Lune correspond à la nouvelle Lune, au premier croissant, premier quartier, ainsi qu’à la Lune gibbeuse croissante.
La phase décroissante de la Lune correspond à la Lune gibbeuse décroissante, au dernier quartier ainsi qu’au dernier croissant.
Pour vous repérer sur les phases actuelles de la Lune, il est recommandé de vous fier à un calendrier lunaire.
Guetter la Lune à l’oeil nu ou aux jumelles
Observer la Lune à l’oeil nu
Forcément, en regardant la Lune à l’œil nu, vous ne verrez pas tous les détails que peut retranscrire une observation au télescope. Toutefois, avec un peu d’entrainement, vous serez tout à fait en mesure de repérer les mers principales de la Lune. Les mers lunaires sont des zones sombres, créées par des coulées de lave anciennes (issues d’impacts d’astéroïdes). A l’instar de ce que vous pouvez observer sur Terre, quand la lave refroidit et se solidifie, elle prend une couleur sombre, voire noire. Il en est de même sur la Lune.
Les régions plus claires sur la Lune sont des régions montagneuses : elles sont constituées de pierres différentes (qu’on appelle anorthosite), qui correspond à la couche la plus ancienne de la Lune.
Inutile de préciser que plus votre vision sera bonne, plus vous verrez de choses. Dans tous les cas, donnez à vos yeux le temps de pouvoir s’adapter et s’habituer à ce que vous regardez. Avec une très bonne vision, vous pourrez peut-être même, si le ciel est clément, voir les principaux cratères (Copernic, Tycho, Kepler ou encore Aristarque par exemple). Les plus affutés d’entre vous auront peut-être même la chance de voir les détails au sein de ces cratères, mais ne comptez pas systématiquement dessus malgré tout.
Observer la Lune avec une paire de jumelles
Si vous avez la chance de posséder une paire de jumelles (sinon, nul doute que cela constitue un très bon investissement !), vous aurez l’opportunité de voir la Lune dans son entièreté. A la différence de l’œil nu, vous verrez cette fois les reliefs de notre satellite.
Tout ce qui apparaît lisse à l’œil nu prend forme. Les cratères ressortent des mers lunaires et les zones plus claires se transforment en grandes crêtes montagneuses. Les impacts ressortiront plus nettement et vous pourrez les distinguer.
Les ombres donneront par ailleurs une nouvelle dimensions à vos observations : ce pour quoi il est recommandé d’observer la Lune lors des phases de croissants ou de quartiers, pour mieux tirer partie de ces dernières. Évitez au maximum les soirs de pleine Lune pour vos observations, ces phases sans ombre ne vous donneront en effet pas les meilleures textures.
Le terminateur est une des zones (si ce n’est LA zone) les plus intéressantes à observer. Il s’agit de la frontière entre la zone éclairée et la zone sombre de la Lune. Le terminateur a pour caractéristique de projeter des ombres portées qui rendent les observations particulièrement agréables.
Pour des observations plus confortables, favorisez des grossissements de 7 au minimum pour vos jumelles et si vous le pouvez, n’hésitez pas à monter jusqu’à 10 ou 15 pour observer encore plus de détails. On peut aussi souligner que plus le grossissement sera fort, plus vous ressentirez la nécessité d’investir dans un trépied pour mieux stabiliser l’image.
Observer la Lune au télescope
Acheter un télescope
La qualité de votre matériel aura évidemment un effet direct sur la qualité de vos observations. Nous avons écrit un guide spécial sur le sujet : si vous souhaitez investir dans un télescope pour observer la Lune, vous y trouverez vos réponses.
L’avantage de la Lune c’est qu’elle est proche et donc ne nécessite pas de fort grossissement. Les bons appareils d’entée de gamme suffiront amplement à vous donner de beaux reliefs et donc de merveilleuses observations.
Régler son télescope pour observer la Lune
Pour observer la Lune, on cherche généralement à zoomer plutôt qu’à la voir dans son ensemble. Ainsi, on recommande généralement des oculaires à fort grossissement qui permettront de mieux scruter les détails de notre satellite (et des planètes en général). Cela se fera au détriment du champ de vision (normal, puisqu’on zoom plus) mais encore une fois, dans le cas d’une observation de la Lune, ce ne sera pas problématique. On peut également souligner le fait que pour un meilleur confort visuel, de nombreux observateurs cherchent à avoir l’entièreté de la Lune dans l’oculaire.
Regardons quelques images de simulations réalistes issues du logiciel Stelvision :
Vue 1 | Vue 2 | Vue 3 | |
---|---|---|---|
Télescope | Télescope Dobson Omegon N 76/300 DOB | Télescope Omegon N 76/700 AZ-1 | Télescope Skywatcher N 200/1000 Explorer 200P EQ5 Set |
Oculaires | Oculaire de 6 mm de focale (champ visuel apparent 82°) | Oculaire de 10 mm de focale (champ visuel apparent 50°) | Oculaire de 14 mm de focale (champ visuel apparent 50°) |
Image | |||
Commentaires | Avec un télescope entrée de gamme (79 euros seulement) et un bon oculaire de 6 mm (donc un fort grossissement), on voit qu'on peut arriver à de très belles observations. | Depuis une gamme un peu supérieure, on peut se permettre des oculaires plus grands. Le 10 mm utilisé ici est fourni avec le télescope à l'achat. Par la suite, acheter un oculaire avec une focale plus faible permettra de se plonger plus en détail dans la Lune. | On passe à une gamme supérieure et un oculaire 14 mm. On voit ici que malgré la grande focale de l'oculaire, on voit la Lune entièrement. En passant sur des oculaires plus petits, on ne la verra plus dans son entièreté mais on pourra grossir de manière bien plus importante. |
Liens d'achat | Chez Astroshop Chez Omegon | Chez Astroshop Chez Omegon | Chez Astroshop |
Que peut-on voir sur la Lune avec un télescope ?
La Lune ne se trouve qu’à 384 400 km de la Terre. Autrement dit, avec votre télescope, vous ne pourrez probablement pas la voir en entier sur le même plan.
Vous verrez en contrepartie beaucoup plus de détails. Les montagnes ressortiront très nettement. Vous apercevrez des chaînes de cratères autour des cratères principaux, témoins de l’éclaboussement qu’implique l’impact d’un astéroïde.
Observer la Lune, surtout les premières fois, sera probablement une source d’émerveillement : pensez à l’observer dans ses différentes phases. Vous remarquerez que l’expérience pourra différer, que les ombres portées changent à chaque phase, ce qui change la manière dont son terrain est façonné.
On peut souligner le fait qu’il n’existe qu’une face visible sur la Lune. Cela est dû au fait que la période de révolution de la Lune est égale à sa période de rotation. Ainsi dans la théorie, on ne pourrait observer que 50% de la surface lunaire.
Mais en réalité, il existe un phénomène de libration lunaire, c’est-à-dire des mouvements périodiques de cette dernière qui font que la surface observable est de 59%. Pour entrer un peu plus dans les détails, 41% de la surface lunaire est systématiquement observable. Les 18% observables restants varient en fonction des moments d’observations, avec ce phénomène de libration. C’est pourquoi en espaçant vos observations, vous avez de grandes chances d’observer des éléments uniques, qui n’était pas visibles lors de votre dernière session.Les rapprochements célestes de la Lune
Eclipse lunaire
Une éclipse lunaire est l’issue d’un jeu d’alignement entre la Terre, la Lune et le Soleil.
Puisque la Terre orbite autour du Soleil et la Lune autour de la Terre mais sur deux axes différents, il arrive que ces axes correspondent et que la Lune se trouve derrière la Terre au moment où la Terre est alignée avec le Soleil. Autrement dit, la Lune passe derrière la Terre par rapport au Soleil.
L’ombre de la Terre bloque ainsi la lumière du Soleil qui ne peut plus atteindre la Lune.
Eclipse totale
Quand on parle d’éclipse lunaire totale, la Lune ne disparaît en réalité pas entièrement du ciel. En effet, une partie de la lumière du Soleil passe dans l’atmosphère de la Terre et est légèrement déviée. Elle vient alors éclairer la Lune mais cette courbature lui donne un ton cuivré, à l’instar d’un coucher de Soleil sur Terre. La Lune prend ainsi des couleurs rosées ou orangées.
La phase de totalité de l’éclipse lunaire, c’est-à-dire le moment où la Lune est entièrement cuivrée, dure environ 1h mais une éclipse lunaire dure en moyenne 5h au total.
A souligner qu’une éclipse lunaire totale implique que notre satellite soit en phase de pleine Lune.
Eclipse partielle
Les éclipses partielles de Lune sont similaires aux éclipses totales à la différence que la Lune ne sera qu’en partie dans l’ombre de la Terre.
Les éclipses lunaires sont assez rares. On en compte entre 2 et 3 en moyenne chaque année en France.