Les galaxies les plus faciles à observer avec votre télescope

Les galaxies sont des systèmes qui regroupent des millions, voire des milliards d’étoiles. Le système solaire par exemple se trouve dans la Voie lactée qui est donc une galaxie. Et le Soleil n’est qu’une étoile parmi les 400 milliards que contient potentiellement cette dernière.

Difficile ainsi d’imaginer à quel point les galaxies sont immenses tant l’échelle paraît disproportionnée. Une chose est sûre, les galaxies constituent des objets fascinants à observer si vous êtes l’heureux possesseur d’un télescope ou d’une lunette astronomique. Encore faut-il savoir quoi regarder et où pointer votre appareil.

Les trois typologies de galaxies

Il existe trois typologies de galaxies :

  • Les galaxies spirales qui constituent environ 30% des galaxies connues
  • Les galaxies elliptiques qui constituent environ 60% des galaxies connues
  • Les galaxies irrégulières, qui regroupent l’ensemble des galaxies ne rentrant dans aucune des deux catégories ci-dessus, et qui regroupent environ 10% des galaxies connues.
NGC 1023 photographié par Hubble
La galaxie NGC 1023 (galaxie spirale située dans la constellation de Persée) photographiée par le télescope Hubble.
Crédits: NASA.

Et si l’immensité des galaxies ne vous fait pas encore tourner la tête, sachez qu’il existe des groupes de galaxies qui définissent des regroupements jusqu’à 50 galaxies. Au-delà d’un millier de galaxies regroupées dans un même secteur, on parlera alors d’amas de galaxies. Enfin, il existe des groupements d’amas de galaxies qu’on appellera alors des superamas.

Comment observer les galaxies

Les galaxies ne sont pas les objets les plus simples à observer, surtout lorsque l’on débute en astronomie. Elles ne sont pas toujours faciles à repérer et donc à observer. Et si vous arrivez à les pointer, et que vous possédez un télescope d’entrée de gamme, vous avez une chance que le rendu puisse être déceptif : au lieu des magnifiques photos que vous avez peut-être déjà aperçu, vous observerez en réalité des tâches laiteuses, un peu floues.

Cela étant dit, cela ne doit pas vous décourager et il est tout aussi probable, si ce n’est plus, qu’au contraire, en en observant d’autres, comme par exemple la fameuse galaxie d’Andromède, vous ayez ce fameux effet “wahou”.

Dernière recommandation, non pas pour vous décourager, mais au contraire pour vous orienter vers des solutions alternatives si vous vous découragez en cherchant des galaxies : il est parfois recommandé de débuter par des objets plus simples à cibler tels que les amas globulaires par exemple, comme le Grand Amas d’Hercule (M13).

D’ailleurs, de manière plus générale, sortir du duo lune / planètes est toujours un challenge lorsque l’on débute en astronomie pour la raison simple qu’on passe d’un repérage visuel à l’oeil nu à des techniques nécessitant de savoir se repérer dans le ciel, notamment en naviguant d’étoile en étoile. Il est ainsi tout à fait normal au début de passer des soirées à chercher un astre particulier (et parfois de ne pas le trouver !).

Pour observer les galaxies, toutes les saisons ne se valent pas. Privilégier le printemps et l’automne qui sont les meilleures saisons. L’été et l’hiver restent tout à fait possible mais il faudra alors favoriser le milieu voire la fin de la nuit pour vos observations. De manière générale, préférez systématiquement les soirs où la Lune est absente : cette dernière est une source importante de lumière et donc de pollution lumineuse qui viendra gêner vos observations de galaxies, très sensibles à cette dernière. Inutile de préciser également que les zones urbaines constituent des zones importantes de pollutions lumineuses, à éviter dans la mesure du possible.

Toujours pour vos observations, ne cherchez pas à trop grossir car plus vous grossirez, moins votre télescope captera de lumière. Les galaxies sont systématiquement des objets lointains (exception faite de M31) et dont la captation de lumière doit être optimisée. Vous pouvez grossir dans un second temps, une fois que la galaxie visée apparaît dans votre oculaire afin de tester différentes combinaisons.

En ce qui concerne les oculaires, on favorise souvent du grand champ et donc des oculaires de 25 mm ou 30 mm de diamètre notamment.

Les galaxies à observer

Il existe des centaines de galaxies observables, plus ou moins accessibles en fonction de votre matériel. Vous trouverez ci-dessous une sélection non exhaustive dont la majorité sera tout à fait accessible, y compris à du matériel d’entrée de gamme.

La difficulté affichée dans ce tableau est relative et le “facile” peut, en réalité, tout à fait s’avérer difficile pour un débutant néophyte.

GalaxieAppellation NGCConstellationMagnitude apparenteDifficulté de ciblageCommentaires
Andromède (M31)NGC 224Andromède3,4FacileNotre chère galaxie voisine (elle ne se situe "qu'à" 2,5 millions d'années lumière) est de loin la plus simple à observer, et ce, avec quasiment tous les matériels, y compris d'entrée de gamme. Sous un ciel dégagé, on peut même l'apercevoir à l'oeil nu avec un peu d'entraînement.
M110NGC 205Andromède8,92MoyenM110 est une galaxie satellite de M31, elle est nettement séparée de cette dernière par une bande sombre. Elle souffre de la comparaison avec M31 mais sa grande luminosité et son beau halo étendu en font en soi un excellent objet à observer, indépendamment de la galaxie d'Andromède.
M32NGC 221Andromède7,07MoyenEgalement galaxie satellite de M31, elle est plus compliquée à distinguer de cette dernière. Elle se fond en effet dans le halo de la galaxie d'Andromède, ce qui la rend un peu plus challengeante à distinguer. Si vous arrivez à passer outre, vous remarquerez toute sa beauté.
M81NGC 3031Grande Ourse6,9FacileM81 est une galaxie très accessible car très lumineuse. Située à 12 millions d'années lumière de la Terre, elle devrait être facile à cibler (la difficulté étant relative, évidemment), en comparaison d'autres galaxies. Sa vue de trois quarts la rend particulièrement agréable à observer, y compris avec du matériel d'entrée de gamme.
M82NGC 3034Grande Ourse8,41FacileElle forme un duo avec M81. Sa brillance équivaut au halo de sa compère, ce qui la rend également plutôt facile à cibler (surtout après avoir ciblé M81 !). Elle est plus petite que M81 et son orientation la rende à première vue moins majestueuse (du moins, plus longiligne). Elle aussi est aisément observable avec du matériel d'entrée de gamme.
NGC 3077Grande Ourse9,9DifficileNGC 3077 fait partie du groupe M81 (qui compte près de 40 galaxies) mais sera plus compliquée à détecter. Cette dernière est particulièrement intéressante car elle est interaction avec ses 2 voisines et présente des filaments similaires à M82. Un beau challenge consistera à observer simultanément M81, M82 et NGC 3077.
Moulinet (M101)NGC 5457Grande Ourse7,9MoyenM101 est une galaxie plus compliquée qu'il n'y paraît à observer pour les mêmes raisons que M33. Elle est particulièrement étendue et sans noyau marquant, ce qui la rend souvent difficile à repérer, même avec un ciel dégagé. L'observation pourra être déceptive si votre matériel est d'entrée de gamme. La pointer reste un beau challenge à se fixer.
M108NGC 3556Grande Ourse10DifficileLa galaxie "UFO" n'est pas nécessairement jolie. Cette galaxie spirale est même plutôt banale, sans centre net et donc assez diffuse (du moins avec les télescopes d'entrée de gamme). Mais derrière l'observation de cette galaxie inclinée, se cache un défi de pointage puisqu'elle se trouve dans une constellation plutôt inhabituelle, celle du Lynx.
Tourbillon (M51)NGC 5194Chiens de chasse8,4FacileGrand classique des astronomes amateurs, cette magnifique galaxie spirale qui porte bien son nom de galaxie Tourbillon sera à la portée de tous, y compris avec des télescopes d'entrée de gamme. Vous aurez tout à fait raison d'en faire une de vos priorités d'observation ! Vous remarquerez peut-être d'ailleurs que cette dernière est en interaction avec une deuxième petite galaxie (que l'on nomme parfois M51B) au niveau de la fin des spirales.
M106NGC 4558Chien de chasse8,4FacileObjet assez discret du catalogue Messier, M106 est pourtant particulièrement jolie et agréable à observer. Vous pourrez aisément détecter la forme spirallique de la galaxie grâce à sa bonne luminosité surfacique, ainsi que certains détails situés dans ses bras en spirales.
Tournesol (M63)NGC 5055Chien de chasse8,6FacileLa galaxie du Tournesol est une galaxie spirale "cotonneuse" avec un centre assez lumineux, entouré d'une couronne relativement visible, qui la rend agréable à observer. Elle appartient au groupe de M51. Son observation sera compliquée avec la majorité des télescopes d'entrée de gamme.
M94NGC 4736Chien de chasse8,2MoyenM94 est une galaxie spirale accessible à tous les appareils. Toutefois, les plus petits télescopes ne permettront pas de distinguer son noyau lumineux de son enveloppe très compacte. Bien que son noyau soit très brillant, il n'est pas si facile que ça de la cibler car elle relativement isolée et les repères sont donc plutôt éloignés.
Triangle (M33)NGC 598Triangle6,27FacileLa galaxie du Triangle est la deuxième plus grande vue de la Terre, derrière M31. Son observation, qui nécessitera un ciel sombre (évitez les Lunes trop lumineuses), est souvent un beau challenge pour les astronomes débutants car malgré une magnitude apparente plutôt faible, cette dernière est en réalité plus élevée au niveau de sa surface.
UFONGC 2683Lynx9,8DifficileLa galaxie "UFO" n'est pas nécessairement jolie. Cette galaxie spirale est même plutôt banale, sans centre net et donc assez diffuse (du moins avec les télescopes d'entrée de gamme). Mais derrière l'observation de cette galaxie inclinée, se cache un défi de pointage puisqu'elle se trouve dans une constellation plutôt inhabituelle, celle du Lynx.
NGC 4125Dragon9,7DifficileSituée dans la constellation du Dragon, NGC 4125 est la galaxie la plus brillante d'un groupe de 12 galaxies du même nom. Elle forme notamment une paire avec NGC 4121. NGC 4125 est une galaxie elliptique lumineuse mais très diffuse, à tel point que son manque de structure peut la rendre compliquée à cibler. Elle n'en reste pas moins très jolie avec son grand halo qui s'étend particulièrement loin.
Oeil noir (M64)NGC 4826Chevelure de Bérénice8,5FacileM64 est une excellente cible pour les astronomes amateurs. Relativement facile à cibler, elle propose une belle visualisation notamment car elle est isolée dans une zone du ciel pourtant chargée. Visualisation accessible à quasiment tous les télescopes, y compris d'entrée de gamme. Son nom vient du fait qu'un nuage interstellaire opaque masque une partie des étoiles. Attention toutefois, cette particularité (ce niveau de détail) ne sera probablement pas visible avec votre télescope.
M49NGC 4472Vierge8,4FacileLes détails de M49 ne seront pas accessibles à votre télescope. L'objet reste toutefois intéressant car il est plutôt facile à localiser, entre deux étoiles de magnitude 6. La galaxie présente la spécificité d'abriter un trou noir supermassif que vous ne pourrez malheureusement pas apercevoir !
M60NGC 4649Vierge8,8FacileA l'instar de M49, M60 est située dans l'amas de la Vierge. Elle est également très lumineuse, ce qui la rend relativement simple à cibler. Les instruments d'entrée de gamme permettront d'observer son noyau brillant (équivalent à environ 60 milliards de fois le Soleil) mais sans détails supplémentaires.
Sombrero (M104)NGC 4594Vierge8MoyenLa galaxie du Sombrero est plutôt compliquée à cibler car très basse dans le ciel. Privilégiez le grand champ pour l'observer : vous apercevrez, en complément de M104, de belles étoiles brillantes mais aussi 2 fameux astérismes (Stargate et Jaws). Avec un télescope de 200 mm ou plus, vous apercevrez la délimitation entre le noyau de la galaxie et la barre de matière qui en fait sa caractéristique.
M66NGC 3627Lion8,9MoyenPremière galaxie du trio du Lion, M66 sera accessible à la majorité des télescopes (bien qu'avec de petits télescopes, vous n'apercevrez qu'une tâche floue) sous condition que le ciel soit bien sombre. M66 va de paire avec M65 qui apparaîtra dans le même champ de vision dans l'oculaire.
M65NGC 3623Lion9,3MoyenL'observation de M65 se fait de paire avec celle de M66. Egalement située dans les pattes arrières du Lion, cette dernière est moins lumineuse et moins volumineuse que sa consoeur.
HamburgerNGC 3628Lion9,5DifficileSi M66 et M65 constituent de belles cibles pour un astronome amateur, on pourrait ajouter la galaxie du Hamburger au tableau afin d'ajouter la difficulté. Cette galaxie, également présente dans la constellation du Lion, tire son nom de sa forme écrasée (de notre point de vue terrien). Très spécifique, elle est très intéressante mais aussi un peu plus compliquée à trouver. Observer le trio dans un même champ de vision sera un beau défi et une très belle photo.
Caldwell 7NGC 2403Girafe8,5FacileNe vous arrêter pas à son absence du catalogue Messier, Caldwell 7 est une magnifique galaxie située dans la constellation de la Girafe. Elle fait partie du groupe M81 et sera relativement aisée à cibler. Dès 200 mm de diamètre, vous apercevrez de jolis détails de cette galaxie spirallique.

Le matériel recommandé pour observer des galaxies

Même si techniquement tout est observable avec tous les appareils, certains seront plus optimisés que d’autres pour cibler du ciel profond. En visuel les contraintes sont très limitées : si vous vous intéressez à l’astrophotographie, c’est une autre histoire et les contraintes techniques deviennent de vraies nécessités (on optimisera le rapport f/d pour avoir la meilleure résolution de sortie par exemple).

Malgré tout, s’il y a un critère à favoriser dans votre choix de télescope pour observer des galaxies (et le ciel profond de manière plus large), c’est bien le diamètre. Le diamètre du télescope, c’est ce qui va déterminer la quantité de lumière qui entre dans votre appareil. Et comme nous l’avons vu, les galaxies sont des objets très lointains, souvent peu lumineux. Viser un diamètre de 200 mm au minimum c’est s’assurer un choix polyvalent d’observations de galaxies. Monter jusqu’à 400 mm c’est vous ouvrir la grande majorité des portes.

Toutefois, si vous possédez déjà un télescope avec un diamètre inférieur à 200 mm, vous pourrez bien évidemment vous aventurer à de belles observations de galaxies, au risque que ces dernières soient, toutefois, moins détaillées.

La focale du télescope aura moins d’importance : ce critère détermine le grossissement possible qu’offre le télescope, mais dans le cadre du ciel profond, on cherchera à avoir de grands champs de vision et donc à peu grossir.

Vous trouverez ci-dessous une sélection de trois bons télescopes pour l’observation de galaxies (et du ciel profond plus largement), pour trois budgets différents :

Choix 1Choix 2Choix 3
TélescopeTélescope Dobson Skywatcher N 200/1200 Skyliner Classic DOBTélescope Skywatcher N 200/1000 Explorer 200P EQ5Télescope Dobson Skywatcher N 406/1800 Skyliner FlexTube BD DOB
FabricantSkywatcherSkywatcherSkywatcher
ImageDobson Skywatcher 200/1200Skywatcher 200/1000Dobson Skywatcher N 406/1800
Type d'appareilTélescope NewtonTélescope NewtonTélescope Newton
Diamètre200 mm200 mm406 mm
Focale1200 mm1000 mm1800 mm
Grossissement maximum400 fois400 fois812 fois
Poids du tube26 kgPrès de 40 kg38 kg
MontureDobsonEquatoriale (EQ5)Dobson
Oculaires25 mm et 10 mm25 mm et 10 mm25 mm et 10 mm
Observations possiblesPlanètes
Nébuleuses et galaxies
Planètes
Nébuleuses et galaxies
Planètes
Nébuleuses et galaxies
Cible prioritaireDébutants
Amateurs
Connaisseurs
Débutants
Amateurs
Connaisseurs
Débutants
Amateurs
Connaisseurs
CommentairesNous avons donné la note de 16/20 au Dobson 200/1200. Ce télescope polyvalent sera un appareil tout à fait adapté à des observations de galaxies sans pour autant s'y cantonner. Lune, planètes, ciel profond dans toute son immensité : les possibilités que vous offre ce télescope sont aussi nombreuses que sa simplicité de prise en main. Attention toutefois à son poids qui pourrait vous surprendre. Aussi, autant il est parfaitement adapté pour du visuel, autant pour l'astrophotographie, ce sera beaucoup moins le cas (du moins sans investissements supplémentaires).
La différence de prix avec le Skywatcher 200/1000 ci-contre provient principalement de la monture Dobson intégrée au télescope qui permet, pour des dimensions similaires de faire de grandes économies.
Le Skywatcher 200/1000 sur EQ5 est un télescope complet qui conviendra aussi bien aux débutants sérieux qui souhaitent s'investir qu'aux astronomes plus expérimentés. Là aussi, toutes les portes s'ouvriront à vous : de la Lune, aux planètes, aux amas d'étoiles mais aussi aux nébuleuses et galaxies, le tout avec une qualité plus qu'intéressante.
Ce télescope impressionnant (très lourd !) ne sera pas aisé à déplacer (clairement, vous ne l'amènerez pas en vacances avec vous), ce qui est quand même un point négatif. Au-delà de ça, la monture EQ5 est une monture de qualité, qui sera tout à fait efficace pour soutenir le poids du tube, vous offrant ainsi une grande stabilité d'observation.
Le Dobson Skywatcher 406/1800 existe aussi dans sa version Goto (monture motorisée) à 3447 euros et nous lui avions donné la note de 17/20.
La monture apporte un confort de ciblage important mais il est toujours dommage de débuter de cette manière, sans passer par l'apprentissage du ciblage manuel qui oblige à savoir se repérer dans le ciel. Cela étant dit, la monture motorisée est quasi obligatoire si vous souhaitez vous lancer dans l'astrophoto.
Avec le Dobson 406/1800 ce n'est pas dur, vous pourrez tout faire, facilement et avec un grand confort. Attention toutefois au mouvement des astres si vous utilisez de forts grossissements ou pointer des objets lointains (au hasard des galaxies) : la Terre tourne vite et suivre ce mouvement n'est pas toujours évident ou confortable avec une monture Dobson. Loin d'être un point bloquant, ce télescope conviendra particulièrement à une cible qui cherche du visuel de grande qualité.
Prix recommandé464 euros679 euros2579 euros
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